Un enseignement en constante évolution

Le plus jeune a 18 ans, le plus âgé, 62 ans. Leurs objectifs ne sont sans doute pas identiques, mais tous deux ont décidé de se lancer dans un parcours formatif. Comme bien d’autres. Chaque année, l’IPFS, l’institut provincial de formation sociale installé sur le campus de Salzinnes, diplôme 250 à 300 adultes. Des femmes et des hommes qui vivent des réalités diverses, dont le parcours parfois est hors normes et qui ont des aspirations multiples.     

À l’IPFS, les profils des personnes sont presque aussi nombreux que les étudiants eux-mêmes. Et cette diversité – d’âge, d’expérience de vie, de culture… – contribue aussi, à n’en pas douter, à la richesse de la vie de l’établissement et de l’enseignement qui y est dispensé. Celles et ceux qui ont fait le choix d’emprunter cette voie ont en ligne de mire l’obtention d’un diplôme, sésame indispensable pour une insertion, voire une réorientation, socioprofessionnelle, et/ou pour leur propre épanouissement.

Concourir à cet épanouissement, au développement de la personne fait partie intégrante des objectifs premiers de l’IPFS. Mais pas seulement. Il s’agit aussi de répondre au mieux aux besoins de la société, d’être en phase avec la réalité et les attentes du  terrain et de s’inscrire dans la formation tout au long de la vie. C’est d’ailleurs inscrit dans ses gènes. Comme ne manque pas de le rappeler sa directrice, Bénédicte Noël, « au départ, notre école a été créée par des employeurs pour des employés qui n’ont ou n’avaient pas de formation de base ». Plus précisément, les ASBL à l’origine de cette initiative souhaitent que les personnes dont elles ont la charge bénéficient de l’accompagnement le plus adéquat possible, ce qui, pour elles, passe par un minimum de formation de leurs éducateurs. Elles vont établir un programme de base, qui s’appuie sur les besoins qui se font jour au quotidien : une approche orientée vers l’accompagnement de la personne. Le personnel devra avoir des notions de psychologie, de communication interpersonnelle, de méthodologies spécifiques (observation, analyse réflexive…), d’éducation à la santé, de sociologie… Progressivement, le programme va prendre de l’ampleur et la formation sera, en bout de course, reconnue par ce qui est aujourd’hui la Fédération Wallonie-Bruxelles.

La filière constitue aujourd’hui l’un des piliers de l’IPFS. Et comme l’évoque sa directrice avec le sourire, « il y a, chez nous, des étudiants qui ont commencé la formation d’éducateur au niveau secondaire, qui ont enchaîné avec un bachelier en Éducation spécialisée en accompagnement psychoéducatif, puis une spécialisation en thérapie familiale systémique et ont entamé une autre formation de cadre du secteur non-marchand. Ils sont chez nous depuis près de douze ans et ils sont chez eux en fait… »  Comme à la maison. Une maison qui, avec le temps, s’est agrandie.

L’un dans l’autre, l’enseignement de promotion sociale made in Province de Namur, aujourd’hui, ce ne sont pas moins 17 formations – des cycles d’apprentissage de niveaux secondaire supérieur, supérieur ou de spécialisation – alliant théorie et pratique et dont la durée s’étend, selon les cas, de 1 à 4 ans, tantôt à temps plein, tantôt à temps partiel. Et il n’est pas inutile de la rappeler : ces formations sont sanctionnées par des diplômes qui sont équivalents à ceux délivrés par l’enseignement de plein exercice.

Quant aux domaines d’expertise, on y retrouve, on s’en doute, le social… Mais pas que : l’administration et la sécurité figurent aussi au menu, de même que le paramédical pour lequel l’établissement provincial est de plus en plus reconnu. « Quand un hôpital a besoin de former ses aides-soignants et aides-soignantes aux nouveaux actes infirmiers délégués (NDLR – habilitation pour cinq nouveaux actes infirmiers depuis 2019), il fait appel à nous », explique Bénédicte Noël. « Nous avons un partenariat en ce sens avec, entre autres, le CHULouvain et l’ASBL Acsol, mais d’anciens étudiants reviennent aussi chez nous pour recevoir une actualisation à leur formation de base. »

Par ailleurs, et toujours en ce qui concerne le secteur paramédical, une nouvelle spécialisation s’apprête à voir le jour en septembre. Organisée en co-diplomation avec la haute école provinciale, elle fait écho à une demande des hôpitaux situés sur le territoire namurois et s’adresse aux membres du personnel soignant qui souhaitent devenir « cadre de santé ».

Faire encore mieux ensemble

C’est encore en vue d’apporter des réponses aux besoins du terrain que la Province de Namur et son institut de formation sociale ont proposé certaines options en décentralisation à Gedinne et à Walcourt (Thy-le-Château).

Et demain ? L’IPFS continuera à élargir son action suivant les attentes du terrain et en fonction de pistes qui semblent pouvoir être explorées. La Province de Namur ne s’en cache pas : elle a de grandes ambitions pour l’enseignement de promotion sociale et entend se positionner en tant que pouvoir organisateur de référence en la matière. Et élargir son champ d’activité.

L’objectif, à moyen terme, serait de regrouper plusieurs écoles de promotion sociale situées sur le territoire provincial namurois – et notamment les écoles industrielles des villes d’Andenne et de Namur. Certes, rien n’est encore ficelé, bien loin de là. Mais l’idée, en tout cas, a été émise et fait son chemin. Cela signifierait un éventail de compétences encore accru et s’étendant notamment aux domaines de la chimie, de l’informatique, de l’électricité, des loisirs, du développement personnel, du relooking, de l’œnologie… Cela signifierait aussi la possibilité de recréer du lien entre les écoles de promotion sociale et, élément que l’on cherche vraiment à promouvoir au sein du secteur de l’enseignement provincial, de proposer d’autres formations, en co-organisation.

Le projet, s’il venait à se concrétiser, permettrait ainsi non seulement de maintenir, mais aussi, et surtout, de développer davantage une offre de proximité, accessible au plus grand nombre, dans le secteur de l’enseignement de promotion sociale. Du tout bénéfice pour la population… En tout cas pour toute personne qui, pour une raison ou pour une autre, souhaite se lancer dans une nouvelle aventure formative de ce type.