Treize services provinciaux en faveur d’une société inclusive

La Province de Hainaut compte 13 Services d’Aide en Milieu de Vie. Agréés et subventionnés par l’AViQ, leurs équipes – une centaine d’agents – sont mobiles dans les lieux de vie de leurs bénéficiaires, de la naissance à l’âge adulte. Ces treize services changent de nom suite à un arrêté du Gouvernement wallon. L’occasion d’un focus sur leurs missions essentielles : favoriser la participation active et personnalisée des usagers à la réalisation de leur propre projet et contribuer au développement de leur citoyenneté dans leur milieu de vie.

Pour les 4 Services d’Accompagnement pour Jeunes Enfants (anciennement Services d’Aide Précoce), « la mission est d’accompagner les bébés et jeunes enfants en situation de handicap jusqu’à 8 ans, ainsi que leur famille, afin de constituer un entourage qui soutiendra l’enfant et répondra à ses besoins particuliers », explique Ludivine Tassenoy, la responsable du service de Lobbes. Souvent, tout est à construire par ce service qui intervient en début de vie, pour des familles qui doivent apprendre à vivre avec le handicap. Rencontrer les plus petits et leur entourage, évaluer les besoins liés à la déficience ou aux troubles, proposer et construire des solutions et aider à leur mise en place en crèche, à la maison ou en plaine de jeux, tout en outillant l’entourage est le cœur de leurs missions.

Au sein des 6 Services d’Accompagnement pour Jeunes en Âge Scolaire (SAJAS), les missions sont plurielles. Les parents s’adressent en direct au service afin d’en obtenir l’accès et, dorénavant, les demandes d’allocations familiales supplémentaires pourront aussi être introduites par le service. « Les familles sont orientées vers nous par un CPMS, un pédiatre ou neuro-pédiatre, un Service de Santé Mentale… Notre mission est d’accompagner les enfants dans leurs différents milieux de vie. Nous sommes réellement des facilitateurs », précise Brigitte Christiaens, coordinatrice du SAJAS Mosaïque, à Charleroi. « Nous nous focalisons donc sur l’observation, l’identification des besoins, l’orientation vers des prestataires du réseau comme des logopèdes, kinés, ergo… La coordination et le suivi de la mise en place d’outils nous incombent également ». Favoriser l’esprit inclusif des milieux ordinaires sera ainsi un objectif permanent au moyen de rencontres avec les professeurs, élèves, coéquipiers de clubs, camarades de mouvements de jeunesse… « Rassurer fait partie de nos missions ; mettre le jeune en confiance aussi en assurant le relais avec ces autres personnes. Il faut sensibiliser et rencontrer tout le monde. Notre accompagnement ne doit pas se prolonger trop longtemps, nous sommes un service de deuxième ligne et, à ce titre, nous devons amener les services ordinaires à répondre eux-mêmes aux besoins de l’enfant ».

Son homologue du SAJAS « Le Trait d’Union » à Ghlin, Bénédicte Mathieu, confirme et souligne les ponts possibles avec le travail des pôles territoriaux, en pleine construction. « Chez nous, les équipes réaliseront, par exemple, les inventaires utiles aux aménagements raisonnables, en collaboration avec les profs et la famille. Notre mission de conseil, de fournisseur d’idées et d’outils va se développer. Nous proposerons, par exemple, la création de cartes mentales aux parents, en leur montrant comment s’en servir pour aider leurs enfants à faire les devoirs ». Pour que l’enfant et l’ado soient le plus autonome possible, l’idée est de maximiser le transfert de bonnes pratiques. « À Ghlin, on développera le soutien familial, l’accompagnement parental. Ce sont des nouveaux défis mais la motivation y est ainsi que le dynamisme ».

Cette mission de soutien et de facilitateur s’applique aussi au sein des 3 Services d’Accompagnement pour Adultes hainuyers. Jean-Benoit Abrassart, responsable du SAA de Mons témoigne : « nos agents accompagnent le bénéficiaire en fonction de son projet de vie ou de demandes très ponctuelles, liées à des difficultés précises : une aide à la gestion budgétaire par exemple ou à l’acquisition d’un logement. Ce sont souvent les CPAS, les administrateurs provisoires de biens, les ETA, les services sociaux de mutuelle qui nous recommandent auprès des citoyens ». Avec sa collègue assistante sociale, il reçoit les demandeurs et, en fonction des besoins, réoriente éventuellement ou contracte un accompagnement de trois mois minimum afin d’aider les personnes à comprendre leurs droits et obligations et à y accéder.

« La pandémie a rendu les démarches encore plus compliquées car il n’y a plus de permanence dans les services administratifs ; il faut planifier les rendez-vous. Énormément de démarches se font désormais via des plateformes informatiques : mutuelle, syndicats, administrations… Il faut donc aider à la compréhension de ces démarches et, en plus, accompagner les bénéficiaires dans l’action vers l’autonomie. Ce type d’aides représente d’ailleurs la majorité des demandes auxquelles le service doit faire face. Viennent ensuite celles liées à la gestion budgétaire et à l’accès au logement. Nous avons un collègue ouvrier qualifié qui accompagne nos usagers afin de vérifier la qualité technique des logements avant location, apprendre à monter un meuble, aider au déménagement… Mais on n’est pas là pour entretenir une relation de dépendance, on apporte un coup de pouce quand c’est nécessaire dans le parcours de vie, de quelques mois à plusieurs années ».

Belles illustrations des valeurs provinciales que sont ces services, présents aux côtés des citoyens tout au long de la vie.