Trois rendez-vous pour apprendre à se connaître. Trois rendez-vous pour se parler. Pour voir ce que l’on peut s’apporter l’un l’autre. Ce que l’on peut construire ensemble. C’est bientôt en province de Namur. Nom de code : opération Rés’O, pour rassembler, échanger, soutenir et opérationnaliser.
La rentrée sera placée sous le sceau de la supracommunalité. En septembre et octobre, la Province de Namur organise trois rendez-vous destinés aux mandataires et aux directeurs généraux des communes de son territoire. Un pour chaque arrondissement et bien évidemment en décentralisation, au cœur de cet arrondissement.
Objectif de cette opération Rés’O ? Réseauter, «tout simplement». Les assemblées installées suite aux dernières élections locales d’octobre ont révélé de nouveaux visages. Des mandataires qui devaient avoir le temps de prendre leurs marques, mais avec qui la Province souhaite faire connaissance, tout comme elle souhaite renouer avec les «anciens». Elle veut leur permettre de la (re)découvrir, de l’appréhender comme le véritable partenaire qu’elle est. Comme ce véritable acteur de la supracommunalité qui tantôt facilite la naissance de projet, tantôt coordonne les uns et les autres pour atteindre le but ou qui tantôt encore fédère des parties concernées par une problématique commune. Un peu «entremetteuse», la Province. Et elle persiste et signe ici, en faisant se rencontrer les élus et en les amenant à développer des liens autour de priorités ou de nouvelles attentes… En ce compris vis-à-vis d’elle. Car à travers la mise en place de cette initiative, elle souhaite aussi prendre le pouls des élus pour asseoir son action. L’ajuster. La recalibrer ou la renouveler, si nécessaire.
Voilà en gros à quoi servira Rés’O. Concrètement, l’opération a été pensée en trois actes. Avec une première scène de présentation de la Province et ses services sous forme ludique, suivie d’une séquence témoignages évoquant des partenariats qui ont pu être mis en œuvre (voir par ailleurs). Et puis il y a ateliers, de séances de travail thématiques au cours desquels on tentera, par petits groupes, d’apporter des éléments de réponse à une série de questions dont les thématiques sont au centre des préoccupations politiques locales. Quels projets peuvent être mis en œuvre par ou sous l’impulsion des communes pour permettre à leur population de «bien vieillir» ? Comment garantir des services publics accessibles à tous lorsque, notamment, les moyens disponibles diminuent et que, en parallèle, les missions à remplir sont en augmentation ? Que peut-on mettre en œuvre pour devenir un territoire intelligent (smart city ou smart rurality), innovant, collaboratif et inclusif ? Comment concrètement œuvrer à la transition écologique à l’échelon local ? Quelles initiatives développer pour asseoir et promouvoir une identité commune ?
En ressortiront à n’en pas douter des pistes d’action qui pourront – pourquoi pas ? – être mises en œuvre ensemble, communes et Province, et qui, en tout cas, ne manqueront pas d’inspirer les uns et les autres… Parce que tout changement, toute évolution… commence par là.
ARRONDISSEMENT DE PHILIPPEVILLE
Christine Poulin, bourgmestre de Walcourt – Une décentralisation du campus provincial pour des formations à un échelon local
Walcourt est une cité située en région rurale où la question de la mobilité pose problème, notamment en termes d’accès à la formation. «La ville compte 12 % de chômeurs et il s’agit en bonne partie de personnes qui n’ont pas de qualification», indique la bourgmestre. «Or, nous n’avons pas d’école supérieure. Tout au plus une école de puériculture et une école de coiffure. Nous avons donc essayé d’amener une offre de formation complémentaire dans notre commune. C’est dans ce contexte que la Province est arrivée, proposant, par exemple, une formation pour l’accueil de l’enfance, une autre pour la sécurité.» Celles-ci prennent place dans le cadre du campus provincial décentralisé de Thy-le-Château. Inauguré en mai, il propose en décentralisation une partie des formations continues et qualifiantes dispensées au Campus provincial de Salzinnes. «J’espère développer ça de plus en plus de manière à permettre à nos citoyens, qui n’ont pas la possibilité de se rendre à Namur ou à Dinant, de suivre sur place des formations qui pourront leur donner une qualification et les réintégrer sur le marché de l’emploi.»
ARRONDISSEMENT DE DINANT
Vincent Massinon, bourgmestre de Gedinne – Une offre cinématographique de qualité en région rurale
Non, le destin ne conduit pas nécessairement et inexorablement un cinéma de quartier à la fermeture. La preuve par l’exemple, à Gedinne. «Le Ciné Gedinne était moribond et on a profité du partenariat mis en place par la Province de Namur pour le redémarrer, pour le redynamiser», explique le bourgmestre, Vincent Massinon. «Quelque temps après, la Province nous a, par ailleurs, à nouveau aidés, en nous permettant de passer au numérique»… Entièrement rénové et équipé de technologies ad hoc, Ciné Gedinne représente assurément une plus-value culturelle qui est devenue la fierté du bourgmestre : «Nous avons un cinéma de quartier up-to-date avec du matériel de qualité et qui permet aux habitants de la commune et d’ailleurs de voir tous les films connus et autres… Et même quelquefois en avant-première !» Cette offre de proximité attire un public varié pour qui il n’est pas toujours évident de se rendre dans les grandes villes pour voir un film et favorise également la rencontre et le partage entre les spectateurs. Et de conclure : «Nous sommes très heureux de ce partenariat avec la Province de Namur.»
ARRONDISSEMENT DE NAMUR
Bernard Meuter, échevin de la Culture de Fosses-la-Ville – Une maison de quartier qui mobile
Donner une impulsion nouvelle à la vie associative locale, tel était l’un des objectifs de ce projet à tout le moins original développé à Fosses-la-Ville dans le cadre des partenariats Province/communes : une maison de quartier mobile, sur quatre roues, qui puisse être utilisée là, où on a besoin d’elle. «On a véritablement là un bénéfice pour la population», commente l’échevin Bernard Meuter. «Maintenant, nous disposons d’un outil mobile qui peut se rendre dans des endroits où la Commune n’a pas d’infrastructures ou qui en sont moins pourvus. Cette maison de quartier sur roues peut ainsi se rendre dans des campings, sur les places des villages ou ailleurs». Par sa présence, par l’animation qui peut être mise en place, elle permet de recréer un lien social, de réduire l’isolement de certains habitants en mettant en relation des personnes qui ne se connaissent pas nécessairement, mais qui peuvent partager une même activité. « C’est véritablement quelque chose de très positif pour l’ensemble de la population », conclut-il.