Le patrimoine écologique de la Province de Liège

La Province de Liège veille sur son patrimoine écologique, que ce soit par l’attention portée au tourisme « nature » et à la préservation des sites d’exception comme celui des Hautes Fagnes ou par les démarches qu’elle entreprend pour mettre en lumière et susciter des initiatives éco-responsables… Une Institution actrice d’un développement territorial durable, en somme !

La transition écologique et alimentaire a un prix !

Qui nierait encore, à l’heure actuelle, l’enjeu environnemental et le fait qu’il se joue à tous niveaux ? Qui feindrait encore de croire que la responsabilité appartient à d’autres, en d’autres lieux ? Pas la Province de Liège qui, elle, a fait le choix de s’engager face au défi climatique et d’endosser un rôle fort : depuis 2015, elle coordonne les synergies des acteurs de son territoire – dont les Communes – et les fédère autour de son Plan Climat.

Pour ce faire, les axes d’actions sont multiples et polymorphes. Tantôt elle améliore l’efficience énergétique de ses bâtiments, tantôt elle facilite la mobilité durable en créant un maillage de bornes de rechargement électrique et de parkings d’Ecovoiturage. Tantôt elle veille à la préservation de la biodiversité en luttant contre les espèces invasives, tantôt elle s’essaie aux toits verts et potagers. Tantôt elle encadre la transition vers une agriculture de proximité, tantôt elle réduit l’usage du plastique avec un marché de gobelets réutilisables. Et la liste est longue…

Pourtant, les initiatives ainsi menées, qu’elles soient dirigées vers l’Institution provinciale elle-même ou vers les Communes ou les citoyens, n’ont de sens que si elles sont accompagnées d’un axe de sensibilisation. Car comment peser dans la balance environnementale sans cumuler les actions que chacun mène à son échelle ? Et comment agir si on n’est pas conscientisé et inspiré ?

C’est le dessein de faire voir les nombreuses initiatives éco-responsables pour planter de nouvelles graines d’idées et faire germer l’émulation qui a dirigé la création de deux prix : un Prix de l’Environnement, organisé par le Département Développement durable, qui salue les actions menées par des Communes, des citoyens, des écoles, des entreprises ou des associations ; et un Prix de la Production alimentaire coopérative, mis en place par les Services agricoles, pour distinguer les protagonistes du « consommer local ».

Cette année, elle balaie les frontières des compétences agricoles et environnementales pour miser sur la cohérence d’une démarche globale – même holistique – résolument tournée vers l’avenir et fait ainsi naitre un prix unique : le Prix des Acteurs de la Transition écologique et alimentaire ! Une façon de faire voir ce qui se fait de mieux en la matière à l’échelon de la Province de Liège en récompensant huit projets méritants d’un chèque de 5.000,00 €…

« Ce coup de projecteur sur des projets qui proposent des alternatives de consommation et de comportement – du tri de déchets, de la mobilité verte, des circuits courts, de la récup’ ou de l’économie circulaire… il y en a pour tous ! – donnera peut-être l’inspiration et l’impulsion qui manquaient à d’aucuns pour se lancer dans l’aventure d’une vie plus éco-responsable ! » explique le Député André Denis, en charge notamment du Développement durable et de l’Agriculture et à l’origine de la formule du concours.

Les candidats de l’édition 2021 ont remis leur dossier en ce mois de novembre, les lauréats seront connus en décembre : pensez à jeter un coup d’œil aux résultats, vous pourriez y découvrir de belles choses… peut-être à reproduire chez vous ?

La Province au secours des caillebottis

Au point culminant de la Belgique et plus généralement dans la région des Hautes Fagnes, entre landes, forêts, rivières, lacs de barrages et villages typiques, les caillebottis dessinés au cœur d’un domaine de tourbières unique en Europe font partie de l’imaginaire fagnard. Son réseau est LE symbole paysager et touristique de toute une région. Malheureusement, ces structures de bois – aussi jolies et respectueuses de l’environnement soient-elles – subissent, avec le temps, d’importantes dégradations, voire disparaissent, ce qui présente un risque tant pour les randonneurs que pour cette zone naturelle qui souffre d’être foulée à outrance.

Or, le Département Nature et Forêts (DNF) de la Région wallonne – en charge de l’entretien de ces structures mais en manque réel de moyens – n’envisage pas d’autres solutions que de remplacer les caillebottis abîmés par… des chemins empierrés !

« Si c’est au DNF de gérer et d’entretenir des propriétés domaniales, il pourrait être judicieux de prévoir d’autres sources de financement consacrées à l’entretien de ce merveilleux outil. Il y a certainement moyen de faire mieux et de trouver des alternatives à l’empierrement partout » plaide-t-on du côté de la Province de Liège.

Sans nier le surcoût important que représente le remplacement des caillebottis comparativement à l’empierrement, il semble préférable, dans un premier temps, de réfléchir, avec le DNF, à une « sélection » des sentiers à préserver en priorité. Faire des choix donc. Ensuite, sur la base des estimations budgétaires, des échanges entre Région, Province et Communes relatifs au financement pourraient être engagés.

« La Province détient peut-être une première piste de solution » souligne-t-on.

Rando-M, Projet Interreg

Dans un coin de la tête de l’institution provinciale : le projet « Rando-M » mis en œuvre dans le contexte du programme de soutien Interreg V-A de l’Eurégio Meuse-Rhin. Rando-M est un projet européen qui a pour partenaires la Fédération du Tourisme de la Province de Liège (FTPL), Eifel Tourismus GmbH et l’Agence du Tourisme des Cantons de l’Est. Son objectif est de stimuler et de promouvoir la coopération transfrontalière par le biais de la création, de l’enrichissement et de la promotion d’itinéraires pédestres et vélo touristiques à travers les régions de l’Eifel en Allemagne et de la Province de Liège.

Les budgets qui incombent initialement à la Fédération du Tourisme dans ce dossier sont surtout axés sur la réalisation de boucles thématiques, d’études de terrain et la mise en œuvre d’actions marketing en vue d’inciter les touristes à découvrir l’offre « slow tourisme » dans la région.

Parallèlement, les partenaires ambitionnent la création d’un circuit de promenade de longue distance (+/- 110 km) labellisé « Leading Quality Trail » (LQT), qui garantit aux marcheurs une forme d’excellence en termes de terrains, de balisage et de services connexes le long des sentiers. Or, après un premier audit sur le terrain, l’état des caillebottis pose problème.

« Les portions problématiques se situent du côté de Baelen » précise la FTPL. Face à l’importance du problème soulevé par la détérioration des caillebottis et son improbable remplacement, qui entraînerait une impossibilité pure et simple d’obtenir ledit label, un glissement budgétaire a été décidé.

« L’objectif premier est donc d’obtenir ce label de qualité et de garantir ainsi aux randonneurs une infrastructure durable et adaptée à une utilisation touristique à long terme. Concrètement, ce glissement consiste à réduire l’enveloppe budgétaire dédiée aux campagnes marketing afin de libérer des fonds à destination d’une action plus tangible et pérenne : la sauvegarde d’un tronçon de caillebottis ».

Ce faisant, c’est une enveloppe de 150.000 euros pour la réparation d’une portion de quelque 900 mètres de caillebottis dans la zone identifiée qui a été débloquée. Avec l’accord des autorités subsidiantes, les travaux pourraient débuter dès 2022.

Le Haut Plateau fagnard, bientôt « Parc national de Wallonie » ?

Récemment, le Gouvernement wallon a lancé un appel à projets pour la création de deux Parcs nationaux en Wallonie. Les lauréats sélectionnés bénéficieront de la reconnaissance du statut de « Parc national de Wallonie »… mais aussi de subsides !

Très logiquement, une partie du Parc naturel des Hautes Fagnes – qui, rappelons-le, englobe la plus grande réserve naturelle du pays – a été proposée au regard des critères d’admissibilité. « Si la candidature portée par notre coalition territoriale est retenue, nous aurons la possibilité, s’il y a consensus, d’intégrer la poursuite de la rénovation de caillebottis dans le plan directeur à soumettre fin 2022 », conclut la Province de Liège.

Dans l’hypothèse d’une reconnaissance finale, les financements régionaux permettraient de faire de ce kilomètre investi par la Province de Liège un premier pas salvateur vers l’avènement d’un lustre apporté à l’échelle de toute une région.