La Province de Liège, en collaboration avec les centres d’endométriose du CHC MontLégia (CLE) et du CHR Citadelle (LUCERM), a lancé, en octobre dernier, sur ses réseaux sociaux, une large campagne de sensibilisation à l’endométriose. Méconnue du grand public, l’endométriose touche pourtant une femme sur dix, soit 25 000 en province de Liège. Il faut réagir !
La Province de Liège estime qu’il existe un manque d’information pertinente sur l’endométriose. C’est pourquoi elle veut informer, d’une part, les femmes et les jeunes filles sur cette maladie, comment elle se manifeste et ce qu’il faut faire en cas de symptômes et, d’autre part, toutes les personnes qui sont indirectement touchées par la maladie : l’entourage, les conjoints, les parents, les médecins, les entreprises. C’est un mal qui concerne la société dans son ensemble. La campagne de sensibilisation de la Province de Liège veut porter haut et fort ce message : « Des règles qui font mal, ce n’est pas normal ! Il faut consulter votre médecin ».
La campagne de sensibilisation a débuté le lundi 5 octobre. Quatre femmes atteintes d’endométriose ont accepté d’expliquer leur parcours et leur quotidien avec la maladie afin de sensibiliser celles qui ressentiraient des symptômes similaires. Ces 4 témoignages ont été postés un à un sur les réseaux sociaux de la Province de Liège. De plus, chaque citoyen a pu montrer son soutien en appliquant sur sa photo de profil un décor aux couleurs de la campagne. Cette campagne a également été déclinée sur le site Internet www.provincedeliege.be/endometriose et sur différents supports « print » (flyers, affiches et badges) en français et en allemand.
Au niveau médical, les médecins généralistes et les gynécologues francophones de la province de Liège ont reçu un document détaillant la procédure de prise en charge de l’endométriose. Ils seront conviés, dans un deuxième temps, à des réunions d’information consacrées au diagnostic de l’endométriose.
Des conséquences physiques, psychiques et sociales
Pour rappel, l’endométriose est une maladie gynécologique lourdement invalidante qui touche 10 % des femmes en âge de procréer (de 15 à 50 ans). C’est une maladie difficilement détectable car elle se manifeste très différemment d’une femme à l’autre. Le symptôme le plus fréquent est une douleur insoutenable au ventre pendant ou en dehors des règles. La maladie peut cependant être asymptomatique et, dans certains cas, être indétectable lors d’examens d’imagerie médicale. Son diagnostic est donc extrêmement difficile à poser et tombe, en moyenne, 6 à 10 ans après les premiers signes.
Au-delà des conséquences sur la santé, l’endométriose a de lourdes répercussions sur la vie professionnelle, intime ou sociale de celles qui en souffrent. Certaines femmes ne peuvent pas se lever le matin et sont incapables d’effectuer des activités banales du quotidien ou d’aller travailler. Elles se sentent incomprises dans leur douleur et sont parfois considérées comme « douillettes ». De plus, la croyance selon laquelle des règles douloureuses sont normales a largement contribué à la non-reconnaissance de la maladie.
À l’heure actuelle, on ne guérit pas de l’endométriose, mais l’on peut atténuer ou supprimer les douleurs et rendre aux femmes la capacité de mener une vie quasi normale au quotidien. Il faut en parler pour sensibiliser chacune et chacun d’entre nous !